20 ans jour pour jour, se tenait
ce qui deviendra le week-end F1 le plus sombre de lhistoire.
3e manche du Championnat 1994, le Grand Prix de St-Marin se déroule
sur le circuit dImola en Italie. Alors divisé en deux séances,
la première séance de qualification qui se tient le Vendredi 29
Avril voit la Jordan de Rubens Barrichello décoller sur un
vibreur à la Varianta Bassa. Frappant le haut dune barrière
de pneus à 225 km/h, la monoplace fait plusieurs tonneaux avant
datterrir à la renverse avec son pilote inconscient.
Conduit dans un centre médical, Barrichello reviendra au circuit
le lendemain avec un nez cassé et un bras dans le plâtre qui lobligea
à faire une croix sur le reste du week-end.
Samedi, lors de la 2e séance de qualification, le pilote recru
de la nouvelle équipe Simtek, Roland Ratzenberger escalada un
vibreur à la chicane Acque Mineralice qui abîma son aileron
avant mais au lieu de rentrer aux puits pour le faire changer, il
décida de faire un nouveau tour qui savérera fatal.
Arrivant à 314 km/h dans la Villeneuve curva, un élément de laileron
avant se détacha ce qui empêcha Roland de contrôler sa voiture
qui alla percuter un mur de béton. Ayant reçu un massage
cardiaque sur la piste, Roland fut héliporté à lhôpital
Maggiore de Bologne où on annonça son décès. La dernière
fois quun pilote était décédé lors dun weekend de
grand prix remontait à 1982 lorsque Riccardo Paletti sécrasa
contre la Ferrari de Didier Pironi lors du Gp du Canada. (Elio de
Angelis perdit la vie en 1986 lors dune séance dessais
privé sur le circuit du Paul Ricard)
Comme si le week-end navait pas été assez dramatique, la
journée de dimanche marquera à tout jamais lhistoire de
la Formule 1. Le tout commença lors du départ de la course,
alors que le pilote finlandais J.J. Letho (5e) calla son moteur
alors que les rouges séteignaient. Évité par tout le
peloton, Letho fut percuté par la Lotus du portugais Pedro Lamy
(22e), ce qui fit voler plusieurs débris dont beaucoup passèrent
par-dessus les clôtures de sécurité, blessant légèrement 9
spectateurs.
Ayant roulé derrière la voiture de sécurité pendant 4 tours
afin de nettoyer la piste, la course fut relancé au 5e tour avec
Ayrton Senna en tête. Entreprenant son 6e passage, Senna sortit
de piste à une vitesse de 306 km/h dans la courbe de Tamburello
avant de frapper le mur à une vitesse de 211 km/h. Cet accident
entraîna le déploiement du drapeau rouge pour stopper la course
(14 h 17). Lorsquil fut enfin extrait de sa monoplace,
Senna fut héliporté à lhôpital Maggiore ou son décès
fut annoncé à 18 h 40 par le docteur Maria Theresa Fiandri. Lautopsie
fait sur le corps déterminera quune pièce de la
suspension de la voiture sest détaché, a transpercé le
casque et à terminer sa course dans le crane du brésilien.
Quant à la sortie de piste, elle eut comme origine la rupture de
la colonne de direction de la Williams FW16. Celle-ci avait été
réduite à la demande de Senna pour améliorer son confort et
une mauvaise soudure aurait entraîné ce bris.
Après une interruption de 37 minutes, la course redémarra à 14
h 55 pour 53 tours. Tout se déroulera bien jusquà dix
tour de la fin lorsque Michele Alboreto sarrêta aux puits
de léquipe Minardi pour un ravitaillement. Reparti, la
roue arrière droite de sa M193B se détacha alors quil
quittait la ligne des puits frappant trois mécaniciens de
Ferrari (Claudio Bisi, Daniele Volpi & Maurizio Barbieri, qui
souffrira dune fracture de la jambe qui lobligea a
manqué le GP de Monaco) et un de Lotus (Neil Baldry).
Si un élément positif peux être retenu de cet horrible
week-end, cest limpact quil eut sur lamélioration
des mesures de sécurité. Les zones de dégagement des circuits
furent modifiés, de nombreuses innovations furent apporté aux
monoplaces afin daméliorer la protection quelle
offre à leur occupant. Lincident dAlboreto amena lintroduction
dune vitesse limite dans la ligne des puits (80 km/h en
essais & 120 km/h en course) de même quune règle
interdisant a une personne de se trouver dans la ligne des puits
sauf lors dun arrêt.
A ce jour, Ayrton Senna reste le dernier pilote à avoir perdu la
vie en F1 mais deux signaleurs ont trouvé la mort à la suite daccident
survenu en piste : Paolo Ghislimberti (GP Italie 2000) et Graham
Beveridge (GP Australie 2001).
Jean-Michel Boileau - les
minardistes
Depuis l'écriture de cet article l'an passé par Jean-Michel, un commissaire de piste, Mark Robinson, est malheureusement décédé lors du grand prix du Canada 2013.